"Comment
créer un danger majeur pour l'environnement en quatre leçons
Un cas nouveau : les biotechnologies par Claudio Pési. Autres
temps, autres moeurs (avertissement) par P.L. La loi qui transcrira
les directives européennes touchant à la mise en oeuvre des
organismes modifiés génétiquement est depuis peu devant le
Parlement. Le petit papier qui suit décrit de façon critique
et humoristique certains des arguments échangés dans les sphères
concernées, à l'occasion des discussions préparatoires. Il
se présente sous une forme, pour le Courrier de la Cellule,
inhabituelle : le pamphlet.
La réflexion scientifique n'a pas, en certaines périodes glorieuses,
dédaigné le genre. L'auteur a tenu à l'anonymat. Point n'est
besoin de jeter de l'huile sur le feu : il a donc signé d'un
pseudonyme. Contrôlée, c'est une pratique que s'autorisent
de très bonnes maisons de presse. Et après tout, la forme
et ces précautions ne sont en définitive que des épiphénomènes
dont seuls les esprits chagrins se formaliseront. Car le problème
de fond est ailleurs. Est-il raisonnable, concevable même
que dans des discussions sérieuses et face aux enjeux des
biotechnologues, de pareilles caricatures d'arguments puissent
être sérieusement invoquées ? Pourtant chacun en a entendu
des déclinaisons, parfois très proches des formes canoniques
que Claudio Pési met ici au pilori... |
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D'autres voix tout aussi légitimes
réclament, face à la tentation du secret, un réel débat social
et politique autour du génie génétique et des nouvelles biotechnologies.
Non qu'il soit question de les condamner d'emblée, mais pour
en clarifier les enjeux et pour, en anticipant sur les risques,
inscrire dès la phase de recherche les conditions d'une maîtrise
du progrès. Cela ne fera qu'en augmenter les chances d'utilités
sans contre-effets. Même si la démarche n'est encore ni parfaitement
rodée ni totalement acceptée, l'INRA quant à lui, considérant
qu'il est de la responsabilité de la recherche publique de
maîtriser l'ambiguité intrinsèque du progrès dès les programmes
de recherche (cf. notamment : L'INRA, l'environnement et le
génie génétique, dans le n° 3 du Courrier de la Cellule),
a choisi de participer au débat de deux façons : d'une part,
en y apportant, à travers, notamment sa commission interne
Génie génétique et environnement, les éléments scientifiques
de sa compétence, et, d'autre part, en essayant de mettre
en oeuvre expérimentalement les moyens d'une réelle transparence.
Evidemment, il reste encore beaucoup à connaître et à innover...
Mais l'heure n'appartient plus aux sirènes des arrière-gardes
technocratiques, mauvaises conseillères avérées depuis l'expérience
du nucléaire. Même difficile, le débat sera productif au plan
scientifique - les travaux de la commission Génie génétique
et environnement l'ont montré - comme aux plans social et
politique. Et comme le Courrier de la Cellule fonctionne dans
le domaine de la communication scientifique comme un lieu
d'expérimentation... " |