"Les
méthodes de détection des OGM dans les aliments sont largement
inefficaces. L'étiquetage des « nouveaux aliments » est un
leurre. Les aliments comportant des « organismes
génétiquement modifiés » devront être étiquetés. Ainsi en
a décidé le Conseil des ministres européen. Mais les méthodes
permettant de contrôler ces aliments ne sont pas au point
et dépendent des informations fournies par les producteurs.
Cela rend le règlement inapplicable. Le 15 mai dernier est
entré en vigueur le règlement européen sur les « nouveaux
aliments » ( novel foods ), édicté en janvier après plusieurs
semestres de discussion. Ce texte exige d'étiqueter tout produit
contenant ou fabriqué à partir d'OGM (organismes génétiquement
modifiés), dès lors qu'il n'est pas « équivalent en substance
» à son homologue traditionnel. Précisément, il faudra « faire
mention de ses caractéristiques modifiées » et « de la méthode
qui a permis cette modification » . Cette obligation était
effective en France depuis le 2 février dernier, date de parution
au Journal officiel français des deux « avis aux opérateurs
économiques » intervenant en alimentation humaine et animale.
« Nous exigeons des étiquetages à chaque fois que nous pouvons
déceler des OGM » insistait le ministre de l'Agriculture,
Philippe Vasseur. Mais ces législations, qui devraient permettre
aux consommateurs de savoir ce qu'ils mangent, sont-elles
réellement applicables ? Les moyens de détection des OGM sont-ils
disponibles ? |
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Rien n'est moins sûr,
étant donné les failles des méthodes aujourd'hui utilisées
pour déceler le caractère transgénique d'une plante, de sa
graine ou d'un de ses sous-produits. Ce qui différencie un
organisme transgénique de son équivalent non modifié est l'intégration
dans son patrimoine héréditaire d'un gène extérieur, dénommé
transgène. Pour isoler et repérer l'ADN (acide désoxyribonucléique)
ainsi modifié, la méthode la plus efficace est la PCR, polymerase
chain reaction , ou réaction de polymérisation en chaîne.
En France, ce n'est que depuis janvier dernier que quelques
laboratoires, à la demande du ministère de l'Agriculture,
ont commencé à s'intéresser à la détection d'OGM. Il s'agit
de l'unité de Biochimie et Biologie moléculaire des céréales
de l'INRA de Montpellier, du laboratoire de la Répression
des fraudes*, et du laboratoire du GEVES (Groupe d'étude et
de contrôle des variétés et des semences, un groupement d'intérêt
public réunissant les professionnels des semences et l'INRA)."
Mais..... |