Danses
et rondes diaboliques, rythmées
de cris, d'incantations hurlantes vomissant Dieu et ses apôtres,
les sabbats sont ces rites que les serviteurs du Mal célèbrent
par delà les landes, par delà les bois, par delà
les carrefours isolés, dans les ténèbres
de la nuit.

On raconte qu'à Noirmoutier, la Pointe de Devin est un
lieu de sabbats. Dans la nuit de samedi à dimanche, les
sorciers s'y rassemblent et dansent jusqu'à l'aube autour
des feux. Sur l'île, les habitants savent se protéger
de la vue des sorciers. En passant près du sabbat, on
se signe et pose sur sa tête une motte de terre car il
est dit que les sorciers sont incapables de "voir entre
deux terres".
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On raconte près
de Bruz que les sorciers sont peureux et fuient le sabbat à
l'arrivée d'un étranger.
Mais le plus souvent, un grand malheur attend le badaud qui
s'approche des mystères obscurs. Et les sorciers de se
jeter sur lui, de l'entraîner dans leur ronde, de le pousser
dans les ronces, de le rosser, de le meurtrir jusqu'à
l'aube. Seul le fait de modifier la chanson des serviteurs de
Satan peut délivrer le prisonnier.
"Peu après, ils
dansent et font leurs danses en rond, dos contre dos.
Les boîteux y vont plus volontiers que les autres...
Mais il y a encore des démons qui assistent à
ces danses sous forme de boucs ou de moutons..."
H. Boguet |
Au XVIIème siècle, le père Maunoir, prêtre
missionnaire, parcourt la Bretagne dans le but de la débarrasser
de toute forme satanique. Choqué par les pratiques des
Bretons, il en condamne les coutumes et les danses qu'il associe
au sabbat et qu'il interdira "systématiquement".
Est-ce un hasard si les descriptions des démonologues
rappellent subjectivement les coutumes populaires ? |